L’AES, une alliance formée par les nations du Niger, du Mali et du Burkina Faso, a décidé de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), marquant ainsi un tournant significatif dans la dynamique régionale. Ce retrait, désormais officiel après un an de discussions, soulève des questions sur l’avenir de la coopération régionale en Afrique de l’Ouest.
SOMMAIRE
Pourquoi ce départ brusque de l’AES ?
Des coups d’État ont eu lieu respectivement le 18 août 2020 au Mali, le 27 janvier 2022 au Burkina Faso et le 28 juillet 2023 au Niger, entraînant un changement soudain des systèmes politiques vers une gouvernance militaire. Effectivement, ces États sont souvent la cible d’attaques terroristes. En l’absence de réponses proactives de la part des gouvernements civils de cette période, le retour au pouvoir des militaires semble être le résultat de la passivité des dirigeants élus.
Bien que ces coups d’État soient bien accueillis par les citoyens, des organisations sous-régionales comme l’Union africaine et la CEDEAO, ainsi que d’autres institutions internationales, ont manifesté leur désir de rétablir la normalité par le biais d’élections.
Bien que ces réactions puissent sembler justifiées, le déclencheur potentiel des hostilités serait l’avertissement de la CEDEAO d’intervenir militairement au Niger pour rétablir le régime déchu, intensifié par des sanctions sur tous les produits, y compris pharmaceutiques.
En réaction à cette situation, dirigés par des régimes militaires, ces trois nations ont fait part de leur insatisfaction à l’égard de la CEDEAO, lui reprochant de privilégier les élites au détriment des communautés. Ce ressentiment s’est intensifié en raison des sanctions économiques imposées après les changements de régime dans ces pays.
Ils ont également critiqué la proximité perçue de la CEDEAO avec l’Occident, une relation qui, selon eux, va à l’encontre des intérêts souverains de leurs nations. Cette situation a conduit à la création de l’AES, l’Alliance des États du Sahel, axée sur la sécurité et la coopération économique.
Malgré leur retrait, la CEDEAO a choisi de maintenir certains privilèges pour ces nations, tels que la libre circulation et la coopération économique, soulignant la complexité des relations intrarégionales.
Quelles sont les ambitions de ces trois États ?
Par l’établissement de l’AES, le Niger, le Mali et le Burkina Faso visent à intensifier leur coopération sur les questions de sécurité tout en promouvant leur collaboration économique. Cette nouvelle coalition pourrait modifier les rapports de force régionaux, surtout si elle réussit à séduire d’autres nations.
Il existe de nombreux défis, en particulier dans le domaine de la lutte antiterroriste et de l’amélioration des conditions financières, toutefois l’AES pourrait représenter une nouvelle direction pour ces nations, loin des influences jugées nuisibles de l’Occident.
Le chemin vers l’autonomie et la restructuration de la vie politique, économique et sociale dans ces États sans littoral confrontés à des problèmes de sécurité.
Réactions et perspectives dans la CEDEAO
Alors que des pays comme le Ghana et le Togo n’ont aucun problème à collaborer avec les États du Sahel, d’autres considèrent cette décision de se retirer de la CEDEAO comme une confrontation idéologique ou un conflit géopolitique.
Des vives réactions au sein des populations de ces pays et même des administrations de certains pays frères. Les Ivoiriens, qui se sont référés au leader burkinabé sous le nom d’« IB CACAO », font allusion à une hausse de prix du cacao sur le marché qu’il a instaurée. Pour certains, c’est une déclaration de souveraineté, alors que d’autres redoutent les impacts économiques et politiques possibles.
Selon les informations récentes, la Côte d’Ivoire envisagerait de mettre en place une carte de résidence pour les États qui ne sont pas membres de la CEDEAO. Cela soulève alors la question : doit-on interpréter cela comme l’une des conséquences que devront affronter les États de l’alliance du Sahel ?
Si tel est le cas, le lien entre la Côte d’Ivoire et l’AES n’est certainement pas en progression. Toutefois, en ce qui concerne le Bénin et le Nigeria, on note une phase d’apaisement et un futur prometteur.
Perso, j’ai une question : pourquoi la Côte d’Ivoire se sent-elle affectée par toutes les décisions dans l’AES ? Pensez-vous que c’est en raison de leur président actuel, qui est burkinabè, ou parce qu’ils sont favorables à la Francafrique ?
Exprimez votre opinion sans recourir aux injures.
De toute façon, à l’avenir, le succès de l’AES dépendra de sa capacité à répondre aux besoins de ses membres et à offrir des solutions concrètes aux défis auxquels ils sont confrontés. Le retrait de la CEDEAO marque un changement stratégique, mais l’histoire dira si cela conduira à une plus grande stabilité et prospérité pour le Niger, le Mali et le Burkina Faso.
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