Choisir un parcours scolaire en Afrique qui mène à un avenir professionnel assuré est devenu une préoccupation centrale pour les jeunes et leurs familles. La montée en flèche du chômage, particulièrement chez les jeunes diplômés, pose une question essentielle :
Comment s’assurer que votre formation vous offre un avenir professionnel stable ?

Des années d’études, parfois dans des filières aussi nobles que l’Histoire, la Géographie ou la Philosophie, peuvent enrichir l’esprit, mais peinent à garantir une carrière professionnelle.

En sortant de l’université, plein d’espoir et de détermination, je me suis retrouvé confronté à une dure vérité : ma formation certifiée à la sueur de mon front dans l’une des deux plus grandes universités du Togo ne répond à aucun besoin sur le marché du travail actuel.

Cette prise de conscience douloureuse m’a poussé à écrire ces lignes, dans l’espoir d’éveiller les générations futures à une réflexion plus profonde sur leurs choix de carrière.

Le chômage : Une réalité après beaucoup de formations

L’obtention d’un diplôme universitaire est souvent perçue comme une étape décisive vers le succès professionnel. Cependant, pour de nombreux diplômés, la réalité s’avère bien différente.

Le chômage, un spectre qui hante de nombreux jeunes diplômés, ne fait que révéler l’inadéquation entre l’offre académique et les besoins du marché du travail.

De nombreux diplômés en Histoire, sociologie, littérature ou encore philosophie peinent à trouver des emplois en adéquation avec leurs qualifications. Ces domaines, bien qu’enrichissants sur le plan intellectuel, n’offrent pas toujours des perspectives d’emploi solides dans un contexte africain où les métiers techniques et pratiques sont en forte demande.

La raison, l’Afrique est un continent en chantier, et les mains d’œuvre nécessaires doivent être des techniciens. Le continent africain, bien qu’en pleine croissance, reste un territoire où les secteurs économiques traditionnels n’ont pas encore la capacité d’absorber tous les diplômés.

Mon expérience personnelle, tout comme des milliers de jeunes de ma promo, et plus encore, m’ont servi de leçon. Ce qui fait de moi une victime du système et non un expert.

Une licence dans les facultés des littéraires peut enrichir l’esprit, mais elle ne garantit pas une carrière épanouissante dans un monde où la compétitivité et l’innovation sont les maîtres-mots.

J’ai compris que la vie ne se limite pas à ce que l’on apprend dans les livres ou à ce que l’on ressent dans la sécurité de son foyer. Pour réussir, il faut affronter les tempêtes de l’existence, sortir de sa zone de confort et se confronter aux défis du monde extérieur.

Le succès ne se trouve pas uniquement dans l’acquisition d’un diplôme, mais dans la capacité à naviguer dans les complexités de la vie moderne et à résoudre des problèmes d’ordre sociétal.

Pourquoi certaines formations mènent-elles au chômage ?

Une question cruciale à se poser est pourquoi tant de jeunes diplômés se retrouvent au chômage après avoir consacré des années à leurs études. La réponse réside principalement dans l’inadéquation entre les formations académiques proposées et les besoins du marché du travail. La vie est un véritable labyrinthe, où chaque décision peut mener à un chemin différent ; et se contenter de suivre un programme académique sans se poser de questions sur son applicabilité dans le monde réel, c’est risquer de se retrouver à la croisée des chemins, sans savoir où aller.

En Afrique, des secteurs comme l’agriculture, les TIC (technologies de l’information et de la communication), les métiers techniques et les énergies renouvelables sont en plein essor. Cependant, les universités de l’ancien système pronent de nombreux étudiants dans des disciplines où les opportunités sont limitées.

Réfléchir avant de choisir une voie académique

Avant de s’engager dans un parcours scolaire, il est essentiel de répondre à plusieurs questions fondamentales pour s’assurer que cette voie est compatible avec les réalités du marché du travail et les aspirations professionnelles. Voici quelques-unes des questions clés à se poser :

  • Quelles sont mes passions et mes centres d’intérêt ?
  • Quels sont mes talents et compétences naturelles ?
  • Quelles sont les perspectives d’emploi dans le domaine qui m’intéresse ?
  • Quelle est la durée et la rigueur des études dans ce domaine ?
  • Quels sont mes objectifs professionnels à long terme ?
  • Quelle est la réputation de l’université ou de l’école dans ce domaine ?
  • Quel est le coût de ce parcours académique et comment vais-je le financer ?
  • Quelles sont les alternatives si ce parcours ne me convient pas ?
  • Comment puis-je me préparer dès maintenant pour réussir dans ce parcours ?
  • Est-ce que ce parcours est en accord avec mes valeurs personnelles ?
  • Quels sont les retours d’expérience des anciens étudiants ?
  • Quel est l’impact global de ce parcours sur ma vie ?

Construisez votre propre chemin vers le succès.

Fuyons le chômage, en apprenant des erreurs des autres. S’il y a une erreur que nous faisons, c’est de faire des choix parce que les autres l’ont fait.

Chaque individu doit écrire sa propre histoire, définir ses propres règles. En tant qu’étudiant ou jeune diplômé, il est essentiel de réfléchir aux compétences que vous acquérez et à leur pertinence pour l’avenir que vous souhaitez construire.

Je ne suis pas en train de dire que vous devez vivre en autarcie. Au contraire, travailler en réseau et s’entraider mutuellement est l’une des forces de l’africanité.

Ce que j’essaie de dire en tant qu’Africains, nous devons écrire notre propre récit, un récit de réussite collective, de solidarité et d’innovation. Notre continent regorge de potentiel inexploité, et c’est à nous de transformer ce potentiel en une réalité tangible cachée en nous.

En coupant d’autres, nous perdons notre perception particulière des problèmes dans nos sociétés, ce qui nous amenera à reproduire les mêmes erreurs que nos parents.

Ce n’est qu’en travaillant ensemble, en dépassant les défis individuels et en construisant sur la base du « nous » que nous pourrons véritablement réaliser le destin glorieux de l’Afrique.

En Afrique, le concept de réussite dépasse l’individu. Il s’étend à la communauté, à la famille et à la société dans son ensemble. Cette solidarité est ancrée dans notre culture et nos traditions.

Lorsque l’on réussit, ce n’est pas seulement pour soi, mais pour les petits frères et les petites sœurs, pour ceux qui viendront après nous. C’est dans cet univers que naît la vocation de devenir un modèle, une source d’inspiration pour les autres. Chaque pas vers le succès est une victoire partagée.

Table des matières